Tout va bien, nous avons un nouveau président des États-«Unis»

catastrumpfenEt si, aux dires de l’élu milliardaire, les élections présidentielles américaines de 2016 étaient effectivement « truquées » afin que le gouvernement américain puisse gérer plus facilement la prochaine crise planétaire… par l’armée ?

Ça ne prend pas de grandes connaissances en politique, en économie, en astronomie ou en environnement pour reconnaître que nous allons vers une catastrophe planétaire associée à un dérèglement climatique avec, en sus, un événement céleste incontrôlable (l’inversion des pôles magnétiques) comme épée de Damoclès. Continuer la lecture de « Tout va bien, nous avons un nouveau président des États-«Unis» »

L’argent: Un système abstrait ou une réalité concrète ?

tresor_1Lors d’une séance d’initiation au jeu 55 ICÔNES un membre de la direction d’une importante firme comptable m’a dit qu’il n’y avait rien de plus concret que l’argent. Vraiment ?

Bourse2Sur la planète seuls les êtres humains utilisent des devises pour attribuer une valeur aux objets, mais aussi aux produits et services que nous rendons les uns aux autres. Les devises, l’argent, les valeurs boursières ne sont que des représentations symboliques qui permettent d’évaluer le pouvoir d’une personne dans son milieu, tout autant que les besoins en matières premières de tous les pays et la demande de ces ressources pour la transformation et la production de biens de toutes sortes. Ce que nous désignons par le mot « argent » ou « monnaie »* n’est ni plus ni moins qu’un système de transfert pour se représenter symboliquement la fluctuation de nos valeurs ; autrement dit, un point de repère abstrait qui permet de situer sur une échelle de valeurs un élément ou un autre y compris presque toutes les activités humaines sur un marché d’acheteurs et de vendeurs. Étrangement, cette représentation symbolique n’est pas utilisée d’une façon rationnelle et logique, ce qui laisse place à un très grand nombre d’interprétation parfois ambiguës. Pour le consommateur en général, l’argent est aussi bénéfique que maléfique et porte une étiquette à la fois blanche et noire ou, si vous voulez, propre et légal ou sale et illégal. Par ailleurs, notre économie, la fluctuation des marchés, l’importance accordée aux devises ne sont pas seulement influencées par la qualité de nos systèmes de gestion comptable ou la performance de nos outils informatiques, mais aussi par la confiance que les utilisateurs accordent à cette façon toute abstraite de transposer différents types de développement en valeurs calculables, quantifiables et même qualifiables en tout temps. Continuer la lecture de « L’argent: Un système abstrait ou une réalité concrète ? »

Projet d’animation : Espace imaginaire

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D’histoire en histoire, tout le monde enrichit son espace imaginaire

Résumé de la proposition d’animation de rue

L’organisme Faire image propose de valoriser l’espace imaginaire des passants et des festivaliers en leur demandant de raconter des histoires à partir des images abstraites du jeu 55 ICÔNES. Pour souligner le 375e anniversaire de Montréal, les animateurs demanderont aux participants d’insérer le mot Montréal dans leur histoire. Cet exercice de storytelling a pour but de donner l’occasion aux familles et aux visiteurs comme à de petits groupes d’amis de montrer leur capacité à inventer rapidement une histoire à partir d’une des 55 images du jeu et de valoriser Montréal. D’histoire en histoire, tout le monde enrichit son espace imaginaire.

Un stand mobile contenant deux interfaces de jeu (recto/verso) n’occupant que peu de surface de terrain servira à la fois de décor et de repère visuel pour retrouver l’animation dans l’espace public. Deux animateurs aideront les conteurs à stimuler leur imagination, en plus de valoriser l’interaction avec le public présent. Une fois l’histoire racontée, le jeu se termine par un exercice de mémorisation. Le conteur devra replacer son image dans l’interface vide (côté verso) au même endroit où il l’a vue dans l’interface colorée (côté recto). Le fait de retrouver la place de son image dans l’interface de jeu lui permettra de se remémorer plus facilement sa performance de conteur. Certaines histoires pourront être filmées et diffusées sur le Web pour promouvoir le circuit d’animations du projet L’espace imaginaire et les différentes histoires créées de toutes pièces par les participants de tous âges.

Les 5 composantes principales du projet d’animation de rue

1- Le stand mobile

Le décor mobile, le besoin en électricité, la possibilité d’abri tempo en cas de pluie, une place d’entreposage, la signalisation sur le terrain

2- Le jeu 55 ICÔNES

Le jeu d’images, ses interfaces, sa version iPad sur trépied, la version jeu de mémoire

3- Le scénario d’animation

Les exercices de storytelling, l’interaction avec le public, les animateurs et les exercices de mémorisation

4- Les prises de vue vidéo

La captation vidéo des conteurs, des commentaires du public, des animateurs en action et des mini-spectacles

5- La diffusion sur le Web

Le montage de capsules vidéo, la diffusion sur Internet et sur les réseaux sociaux des histoires racontées par le public

Le stand mobile

Le stand mobile du projet L’espace imaginaire sert à la fois de décor pour l’animation de rue et de borne visuelle pour jouer à 55 ICÔNES.

Le stand mobile est démontable et facilement transportable grâce à une base à roulettes amovible, qui permet de le déplacer dans la rue ou dans un espace désigné. La surface utilisée est d’au maximum 25 pieds carrés. Les deux côtés
du stand sont utilisés pour l’animation.

Tutoriel pour les animateurs

Le stand mobile contient une première interface de jeu (l’interface colorée) où l’on peut voir toutes les images du jeu 55 ICÔNES utilisées pour les exercices de storytelling dans un mandala. Côté verso, une deuxième interface (l’interface aimantée) permet de mémoriser l’image choisie en la replaçant au même endroit où elle était dans l’interface colorée. Il arrive fréquemment que cette partie de l’exercice procure un sentiment de difficulté, car plusieurs ont besoin de se faire aider par leurs amis ou leurs proches pour se remémorer la position de leur image. En dessous des deux interfaces, une petite table sert à brasser les 55 images du jeu pour que le participant puisse en choisir une au hasard. Le stand possède des lumières qui éclairent autant les interfaces que la table pour faciliter le choix des images le soir venu.

Un iPad dans un boîtier fixé à un trépied permet de mieux voir les images choisies par les participants et aussi de visionner des vidéos d’histoires racontées (voir le site Faire image). Une application Web transfère les images choisies en format grand écran à partir de l’interface de jeu numérique.

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Le jeu 55 ICÔNES

L’interface du jeu 55 ICÔNES représente une image primitive (un archétype) : un carré dans un cercle. Le carré représente symboliquement la complexité d’un espace organisé, dont l’agencement est axé sur la complémentarité des couleurs; le cercle, divers cycles de transformation transférables en rythmes. L’image finale symbolise une cohérence logique entre l’organisation de notre espace mental et nos différents cycles de transformation associés aux dimensions qui nous habitent. Le carré dans le cercle est un symbole plusieurs fois millénaire ayant servi de modèle à la pensée humaine (monnaie chinoise, mandala indien, réflexion mathématique grecque, etc.) et de cadre mnémotechnique universel pouvant schématiser à sa plus simple expression graphique les assises symboliques de notre langage imagé.

Les assises historiques et scientifiques de l’approche 55 ICÔNES

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Les images du jeu 55 ICÔNES ont toutes été calibrées pour stimuler rapidement notre l’imagination et ainsi déclencher des souvenirs et des images mentales faisant partie intégrante de notre mémoire.

Chacune des images du jeu est constituée d’une forme simple et d’un fond, tous deux d’une couleur différente. Jouer avec 55 archétypes (images primitives) circonscrit en images les variations de notre imagination à travers un système de représentation symbolique universel.

Toutes les images possèdent une image complémentaire dans le jeu, de façon à donner l’impression visuelle que l’interface est équilibrée, c’est-à-dire que notre regard embrasse constamment un ensemble (le carré dans le cercle) plutôt qu’une section de l’interface, voire une image ou une couleur en particulier.

 

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Le scénario d’animation

Les histoires racontées peuvent être humoristiques, cocasses et même étranges. Qu’importe ! Elles sont toutes intéressantes à entendre, car elles révèlent une façon d’organiser spontanément son imagination comme de voir la réalité ou de donner un sens à une image abstraite.

L’exercice se fait à l’aide de 55 images abstraites placées sur une petite table incorporée au stand, de façon à ce qu’on puisse en choisir une seule, à l’aveugle. Pour aider à la concentration du conteur et lui donner un ancrage visuel, on lui demande de tenir compte des couleurs et de la forme de l’image pigée en disant, dès le départ, ce qu’il y voit. Ensuite, à partir de ses différentes impressions, le conteur construit de toutes pièces une histoire en y incorporant le mot Montréal ou encore des souvenirs reliés à la ville de Montréal. Stimuler son imagination est salutaire pour plusieurs, car l’exercice permet d’exprimer des émotions, des sentiments comme des réflexions personnelles.

L’histoire racontée, d’une durée moyenne de 60 secondes, pourra susciter toutes sortes de conversation, voire de réflexions sur des sujets très variés comme l’immigration, la culture, l’histoire de Montréal, les festivals, la famille, etc. L’important est de jouer, en groupe, avec son imagination, d’exercer sa mémoire et sa reconnaissance visuelle des symboles pour réussir à exprimer sa façon de voir Montréal.

Les animateurs(trices) de Faire image valorisent toutes les histoires racontées et aident les participants pour que l’exercice de storytelling devienne une expérience inoubliable pour les conteurs et le public.

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Les prises de vue vidéo

Le but visé :
Pendant les exercices de storytelling, les animateurs(trices) demanderont la permission de filmer les histoires racontées, qui seront par la suite diffusées sur Internet. L’objectif est de découvrir, par la vidéo, les variations d’interprétation des images du jeu et les types d’histoires que les participants peuvent créer spontanément pour parler de Montréal.

Les capsules vidéo seront la mémoire de ces exercices projectifs populaires pour montrer comment un jeu d’images abstraites permet de jouer plus facilement avec son monde imaginaire, que ce soit pour se remémorer ses souvenirs ou pour inventer de nouvelles situations en lien avec le thème imposé.

Tutoriel pour les animateurs (l’espace imaginaire)

La technique :
Les techniciens(nes) qui s’occuperont des prises de vue pendant l’animation filmeront avec un iPad pour faciliter le visionnement des séquences. Cette façon de faire permet de s’assurer que les personnes filmées sont d’accord avec ce qui a été tourné et d’éviter d’avoir un retour négatif sur ce qui sera diffusé sur Internet.

La prise de son se fait simultanément avec un petit micro cravate fixé sur une perche miniature, de façon à ne pas intimider les conteurs et le public. La perche miniature est rétractile pour faciliter son rangement et ne pas nuire physiquement aux mouvements du public sur le terrain.

Sur le boîtier, le nom de l’organisme est écrit de même que la raison de l’exercice : « Racontez-nous une petite histoire ». Le public présent voit, d’un seul coup d’œil, qui a organisé l’animation et pourquoi y participer.

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La diffusion sur le web

Les vidéos diffusées sur Internet par Faire image montreront comment les participants imaginent la ville de Montréal, qu’ils soient résidents, visiteurs ou originaires d’une autre région du Québec. Lors de nos interventions, plusieurs personnes se filment avec leur téléphone intelligent, car ils veulent garder la trace de cet exercice imaginatif à caractère ludique. Certains couples, des familles, des groupes d’amis et même des personnes seules reviennent faire l’exercice et se filment avec leur appareil numérique pour rediscuter, dans un cadre plus intime, des sujets abordés ou de l’histoire racontée. Plusieurs parents, après avoir filmé les histoires des membres de leur famille, nous remercient chaleureusement pour cet exercice qui a enrichi leur dynamique familiale et qu’ils vont s’empresser de diffuser sur les réseaux sociaux.

Le devis technique avec le stand mobile

L’animation ne requiert presque rien au niveau technique, sauf une prise électrique et potentiellement un abri tempo ou un petit toit pour le soleil ou la pluie. Le stand est conçu pour se monter et se démonter en 30 minutes et on peut le changer d’endroit rapidement grâce à un support sur roulettes. Nous pouvons déplacer le stand sur une distance équivalant à 5 minutes de marche, si le besoin se fait sentir ou s’il faut l’entreposer pour cause de pluie torrentielle. Les animateur(trices) travaillent au maximum 6 heures par jour (2 blocs de 3 h).

Il se peut que certains organismes, qui appuient notre démarche, soient présents avec leurs bénévoles.

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Michel Delage – Idéateur et concepteur du jeu 55 ICÔNES Photo 31

Né à Montréal en 1955.
Je fais une recherche depuis 20 ans pour traduire les comportements psychologiques en archétypes (images primitives). Ma démarche à la fois artistique et scientifique se situe à cheval entre les sciences cognitives, l’histoire du langage symbolique et l’utilisation des images projectives en psychologie organisationnelle. L’ensemble de ma recherche est ponctué d’expériences artistiques où la peinture www.peinturesmicheldelage.com la photo, comme la vidéo www.faireimage.org me permet d’approfondir le caractère abstrait de l’image et son influence sur l’organisation de notre monde imaginaire. C’est grâce à notre imagination que nous construisons nos images mentales et, par conséquent, que nous les traduisons en différentes représentations symboliques souvent beaucoup plus proche de l’abstraction que de la figuration.

Depuis 10 ans, ma recherche s’est concentrée autour d’un système d’images abstraits (le jeu 55 icônes) que j’ai perfectionné à travers toutes sortes de rencontres. Avec ce système et son interface de jeu, je fais des exercices de storytelling dans des lieux publics pour mieux comprendre le processus imaginatif et, par la suite, réfléchir aux différentes interprétations proposées. Les capsules vidéo servent à garder la trace des expériences des participants de tous âges.

Mondial des jeux 2015

Les capsules vidéo révèlent notre fabuleuse capacité à utiliser l’abstraction pour naviguer dans notre imaginaire, en mettant en scène la complexité d’un monde intérieur aussi furtif qu’éphémère.

Il serait intéressant que les jeunes, à l’école, grâce à la captation vidéo, puisse se regarder « plonger» dans leur monde imaginaire de façon à prendre conscience que l’abstraction et plus structurante que la figuration. Le processus créatif est directement lié à la possibilité d’avoir accès rapidement à beaucoup de composantes à la fois pour améliorer autant la connaissance que nous avons de nous-mêmes que de raffiner notre vision de la réalité en organisant, de différentes façon, ce que nous voyons, nous percevons et ce que nous interprétons de notre environnement sociale.

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 Michel Delage : 514-278-3885 info@faireimage.org

Devenez un patient partenaire pour votre environnement social

animaux_1« Plusieurs patients veulent plus d’informations concernant la maladie et le processus de soins, explique Vincent Dumez. Ils veulent être plus impliqués dans les décisions, dans l’élaboration du plan de soins. Ils veulent développer de meilleures compétences afin de devenir autonomes pour assumer une partie des soins une fois rendus à la maison. On assiste à un changement de culture majeur. Historiquement, le patient était pris en charge ; on ne lui demandait pas vraiment son avis. »

C’est avec Vincent Dumez que le virage du patient partenaire a été entrepris en 2010 à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Hémophile et victime du scandale du sang contaminé, qui lui a valu de contracter le VIH et les hépatites, Vincent Dumez n’a eu d’autre choix que de développer une très bonne connaissance du milieu de la santé avec ses visites régulières à l’hôpital. Continuer la lecture de « Devenez un patient partenaire pour votre environnement social »

Avec César, ceux qui vont mourir te saluent !

Untitled1La politique  de «faire mourir» pour «faire vivre»

Le mâle dominant, chez certains mammifères, est celui qui est prêt à tuer ses rivaux pour garder une mainmise sur ses femelles. De ce comportement agressif, il résulte que le plus fort l’emporte toujours sur le plus faible, mettant de l’avant cette loi cruelle de la survie de l’espèce où seulement les plus combatifs auront le droit de se reproduire. Chez les êtres humains, c’est le « faire mourir » pour « faire vivre » qui persiste à travers les politiques de développement, lesquelles sont assez proches de l’instinct animal.

Continuer la lecture de « Avec César, ceux qui vont mourir te saluent ! »

L’humanité possède-t-elle une bonne santé psychologique ?

Bosch 1Nous sommes rendus à un carrefour important dans l’évolution de l’humanité : continuer à s’affronter, voire à se battre les uns contre les autres pour savoir qui seront les maîtres de la planète. Par exemple, certains religieux entretiennent la haine de l’infidèle et sont prêts à tuer ceux et celles qui n’ont pas la même vision de Dieu alors qu’ils sont censés représenter le summum de la compassion et de l’entraide parce qu’ils sont en contact avec « plus grand que soi ». Les nations dilapident leurs ressources naturelles en les vendant aux plus offrants alors qu’elles devraient protéger le patrimoine écologique pour les générations futures. Les multinationales se partagent les marchés en s’affrontant dans l’arène juridique et contournent les règlements pour mieux cacher leurs capitaux dans des paradis fiscaux alors qu’elles devraient participer à l’enrichissement des pays qui les accueillent. Est-ce vraiment un signe d’évolution d’entretenir ces paradoxes qui frisent le non-sens ? Qu’elles soient du domaine de la religion, de la politique ou d’une idéologie économiste, nos activités humaines doivent montrer un peu plus de « bon » sens pour nous éviter de retomber constamment dans ces paradoxes destructeurs. Notre imagination ne pourrait-t-elle pas devenir un fabuleux dénominateur commun pour changer de paradigme social et canaliser notre désir d’évoluer vers un développement axé sur la complémentarité, et ce, à tous les niveaux ? Continuer la lecture de « L’humanité possède-t-elle une bonne santé psychologique ? »

Regarder son image dans les yeux des autres

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Est-ce que l’image que vous avez de vous-même est perçue de la même façon par votre environnement de travail, par vos proches ou vos parents ? Reconnaissez-vous, dans le regard des autres, l’image que vous projetez en société?

S’exprimer est un besoin essentiel qui demande d’apprendre plusieurs types de langage en plus de véhiculer une  image de soi. Dans certains milieux où la communication est régie par des codes de conduite (l’armée, le monde juridique, le monde des affaires, la mode, etc.), il semble obligatoire de soigner son image et de pouvoir bien la connaître afin de s’affirmer dans l’environnement social choisi. Les images projetées, à l’intérieur d’un milieu de travail, sont souvent formatées par le rôle que nous acceptons, contribuant à façonner le monde dans lequel nous évoluons. Être un cadre, un subalterne ou un consultant teinte inévitablement la façon dont nous nous percevons. Pour chaque secteur d’activité, il existe des types « d’image de soi » véhiculant inévitablement des patterns comportementaux spécifiques (le guerrier, l’homme d’affaires, le mécène, l’intellectuel, le justicier, la victime, etc.). Faire la promotion de son image publique, c’est essayer de la retrouver chez les autres pour donner encore plus de sens à son effort quotidien. Continuer la lecture de « Regarder son image dans les yeux des autres »

Avez-vous des dissonances cognitives au niveau social ?

Image Mars 2014Les urgences des hôpitaux sont envahies par les psychotiques et les dépressifs. Les centres carcéraux ont de plus en plus de la difficulté à «accueillir» les vagues successives d’emprisonnement de forcenés vivant un déséquilibre mental. Les corps policiers se donnent des formations pour «réagir» différemment face à l’augmentation des itinérants souffrant de problèmes mentaux. Nos soldats reviennent du théâtre opérationnel avec des pensées suicidaires reliées à des chocs post-traumatiques difficilement compréhensibles pour leur famille. Sans oublier un taux effarant de réclamations en assurance maladie des travailleurs qui demandent des congés pour cause de dépression et de burn out (50% de la totalité des réclamations*). Que tout ce beau monde devienne «malade» pour différentes raisons indique que nos sociétés commencent par se dégrader avec l’augmentation du stress psychologique des individus : une nouvelle sorte de pandémie invisible à l’échelle mondiale fragilise le développement psychologique et psychique des citoyens. Continuer la lecture de « Avez-vous des dissonances cognitives au niveau social ? »

L’art du savoir-prendre

Image janvier 2014

Nous sommes dans un monde de commerçants et d’économistes qui veulent faire des investissements judicieux dans une économie de libre marché où l’évaluation de leur transaction se fait par une fluctuation boursière. Quand il s’agit de vendre à l’échelle mondiale, il faut que la performance soit au rendez-vous afin d’augmenter les dividendes des actionnaires. Ainsi, la création de notre richesse collective n’est pas axée seulement sur un savoir-faire professionnel mais aussi sur un «savoir- prendre» qui exige de bonnes stratégies d’acquisition permettant de se construire un portefeuille d’actions, lequel devra être le plus rentable possible.

Mais de quelle richesse collective parle-t-on quand ce système financier hypercomplexe n’est efficace que pour un faible pourcentage d’initiés ? Quand il s’agit d’analyser le développement des pays qui croulent littéralement sous des dettes nationales faramineuses, comment fait-on pour croire en l’existence d’une richesse aussi difficile à réaliser qu’à concevoir bénéficiant de règles administratives parallèles qui redirigent les profits vers des paradis fiscaux ? Quand nous parlons du développement économique et des fluctuations des devises, tous les bilans sont négatifs et très souvent il est difficile d’en faire un tableau complet tellement on nous cache la vérité à travers une gestion occulte des données. Seules les multinationales démontrent (semble-t-il) une rentabilité dans l’exercice de leur comptabilité à deux vitesses. Si plusieurs experts nous prédisent des changements sociaux inévitables à cause d’un manque à gagner impossible à combler, la question se pose : Comment se fait-il que nos sociétés se sont appauvries et endettées alors que nous sommes tous et toutes supposés travailler à notre enrichissement collectif ? Il se peut que la corruption et la collusion de nos décideurs comme la spéculation sur les inventaires et les stocks à venir y soit pour quelque chose.

Le travailleur de toutes les nations, en plus d’avoir peur de perdre son emploi à n’importe quel moment, voit disparaître son fonds de pension à cause d’investissements toxiques et absorbe, de jour en jour, le stress de l’augmentation du coût de la vie qui ne cesse de gruger son maigre pouvoir d’achat. Dans les faits, nous payons le quadruple du prix de notre force de travail pour amasser une richesse collective qui nous oblige à tomber dans l’illégalité pour y avoir accès. À ce compte, il est presque normal de se considérer trompé par un double discours de nos élus qui veulent à la fois représenter le peuple mais faire gagner les riches, car ces derniers contrôlent l’économie. Quand notre ministre des finances annonce une baisse du taux d’intérêt directeur ou une baisse d’impôts, c’est pour nous donner la possibilité d’emprunter encore plus. Mais sommes-nous plus riches parce que nous pouvons augmenter facilement les limites de nos cartes de crédits ?

Certains vivent comme des princes. Une classe de richissimes nous montre que c’est possible de s’élever au dessus du groupe et d’avoir une vie florissante. De-ci de-là, il y a bien des personnalités généreuses et attentionnées qui donnent de leur temps et même de leur fortune, montrant l’importance d’aider les autres, ce qui est très bien. Mais la liste est longue et s’allonge de plus en plus de groupes communautaires, voire de pays en difficulté, de gouvernements acculés à la faillite, de collectivités affamées, de réfugiés laissés à eux-mêmes, de déplacés si ce n’est pas carrément de dépossédés de leur terre au profit de multinationales ayant modifié les lois, par lobying interposé, afin de mieux s’approprier le bien public. Sacrifiés à l’hôtel du profit rapide et de la rentabilité économique des grandes sociétés, nous sommes aspirés inexorablement dans le « savoir-prendre » des spéculateurs dont l’ambition mercantile se résume à la privatisation des revenus et à la socialisation des dettes.

Paradoxalement, toutes les nouvelles grandes sociétés, issues des pays émergeants, veulent croire qu’elles auront automatiquement une part du gâteau fiscal pour réaliser leur rêve d’être dans les « top ten » des plus grosses fortunes. Mais ce rêve, pour qu’il se réalise, nécessite de cacher des gains pour qu’il soit de moins en moins assujettis aux taxes les plus élémentaires, celles-là même qui servent à financer les services essentiels des plus démunis.

Autant notre désir d’exploiter nos ressources naturelles jusqu’à la dernière goutte d’eau nous dirigera vers des pénuries monstres partout sur la planète, autant soutenir le concept d’une richesse d’acquisition basée sur le « prends-le avant qu’un autre le prenne » nous entrainera inévitablement vers la spéculation à outrance, la guerre civile et la dépression des individus. D’ailleurs, à voir les grands titres des journeaux, depuis 2008, il se peut que l’art du « savoir-prendre » ait atteint des sommets inégalés sur les cinq continents.

Malheureusement, aujourd’hui il est facile de convaincre toute une population qu’elle sera riche parce qu’elle a des acheteurs pour ses ressources, même si ces acheteurs vont, en fait, vider les ressources jusqu’à l’épuisement sans valoriser d’aucune façon la culture et la générosité des citoyens propriétaires. Bien étrange, également, cette idée d’une richesse collective qui ne tient qu’à la consommation de biens et services et qui finit toujours par le gaspillage systématique de nos matières premières, voire par la dilapidation systématique de notre bien commun au profit d’un équilibre budgétaire que plus personne ne croit relié à une balance commerciale quelconque, mais plutôt à une visée bassement électoraliste.

Cette richesse des gagnants coûte extrêmement cher per capita. Cet « american way of life » n’a jamais été économiquement rentable. Ces fortunes d’entreprises qui n’existent que par l’accumulation de trésors de la guerre des marchés créent des disparités insurmontables entre les exploités et les exploiteurs. La richesse des nantis est constamment entretenue par des messages de réussite personnelle, des films sur la gloire des nababs ou des histoires d’escroc bon père de famille  (style Bernard Madoff).

La richesse, la vraie, celle qui n’est pas constamment soutenue par des stratégies marketing et des pirouettes comptables, prend racine dans une conscience populaire de l’héritage que nous laisserons aux futures générations. La richesse collective dont je veux parler est celle des bonnes relations, de notre implication communautaire, de notre vision de l’avenir comme du don de soi qui s’entretient non au moyen d’une commandite bien placée mais par une intention bien sentie d’abolir les inégalités de ce monde. Si, pour plusieurs, la richesse se matérialise après avoir travaillé, après avoir économisé, après avoir fait ceci ou cela et même après avoir volé son voisin, alors la notion même de richesse sera toujours un concept à la remorque d’une compétition malsaine entre ceux et celles qui veulent « prendre » tout ce qu’il leur tombe sous la main en prétextant vouloir faire rouler l’économie. Avant de s’approprier la richesse des autres comme celle du bien public, il faut savoir que nous vivons tous et toutes sur la même planète et que bientôt nous devrons développer une conscience planétaire, même si, pour ce faire, il nous faudra encore beaucoup de sagesse, de maturité et de détachement face à ce « savoir- prendre » qui nous dépossède tranquillement de notre «savoir-être».

Notre capacité à accumuler une fortune personnelle n’aidera en rien à faire évoluer l’humanité, même si cela semble la voie royale pour démontrer son pouvoir et mériter un statut privilégié dans la haute société. Un changement de paradigme est souhaité et attendu, sinon nous aurons la richesse collective que nous méritons…

Michel Delage

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Tout le monde veut consommer mais personne ne veut mourir

Image décembre 2La conférence de Varsovie sur le climat, novembre 2013, a certainement accentué un très grand malaise chez les écologistes du monde entier, augmentant d’un cran le pressentiment d’un destin tragique pour notre humanité si rien n’est fait pour stopper les politiques nationales de surconsommation de nos ressources naturelles. Nous devons absolument regarder avec plus de lucidité cette relation de dépendance aux produits transformés de toutes sortes car nous nous dirigeons, sans l’ombre d’un doute, vers des catastrophes climatiques à répétition. Souhaitons-nous vraiment être enterrés vivants sous des tonnes de déchets pour ensuite nous entretuer pendant un ravitaillement après un cyclone généré par les changements climatiques ? Si la question est grave et qu’elle se situe à plusieurs niveaux, il semble que nous attendons beaucoup trop patiemment que tout se réorganise miraculeusement à notre avantage comme si un superhéros était pour apparaître au dernier moment et régler ce problème complexe facilement.

D’abord, il y a les grandes entreprises de ce monde, aveuglées par la performance économique et la productivité bon marché, qui choisissent volontairement l’obsolescence programmée comme modus operandi d’efficacité et de rendement. Elles se disent : « Si tout se brise systématiquement, le consommateur rachètera inévitablement de nouveaux produits et s’habituera aux nouveaux cycles de vie de plus en plus court des produits usinés dans les pays émergents ». Parallèlement, tout le monde veut stopper le gaspillage mais continue à penser qu’il faut renouveler ses appareils informatiques tous les deux ans, sinon il sera impossible de rester en communication avec le reste de la planète. La consommation, à l’échelle planétaire, est devenue, au moyen de la publicité, une activité sociale qui vise à rassembler des communautés et des groupes d’intérêts pour augmenter les ventes. La promotion de bouche à oreille étant la meilleure méthode pour se garantir de nouveaux clients, la vente dans son essence devient conviviale, sociale et relationnelle avant tout. Donc, impossible d’arrêter la consommation sans perdre…des amis.

Paradoxalement, aucun secteur d’activités ne souffre d’un manque de solutions novatrices pour créer de nouveaux produits toujours plus attrayants et supposément essentiels à la vie moderne, alors que nous manquons toujours de temps, d’énergie et de ressources financières pour mettre en place des politiques qui privilégieraient la simplicité volontaire. De plus, comme les données scientifiques montrent que le commerce équitable ne pourra effacer les empreintes écologiques laissées par le transport en camions, trains, bateaux et avions, il sera difficile d’arrêter cette mondialisation des marchés qui participent à la circulation des biens et services et qui, quotidiennement, dégradent de larges pans de notre environnement.

À l’égal des alcooliques anonymes qui doivent faire l’effort de se sortir de leur dépendance en avouant publiquement s’être égarés, le consommateur du monde entier doit cerner la source de son besoin compulsif d’améliorer coûte que coûte son standing de vie et son estime de soi par l’accumulation systématique d’objets de toutes sortes. Pour guérir de ce TOC moderne à l’échelle R (Trouble Obsessionnel Compulsif de la Récompense), il faut refuser personnellement de participer à une spirale sans fin qui nous entraine collectivement à nous valoriser et à nous récompenser constamment au moyen d’achats dont nous pourrions, en définitive, facilement nous passer. Une prise de conscience populaire s’impose pour changer de paradigme et inverser nos mauvaises habitudes. Le développement des individus devrait être directement lié non pas à leur pouvoir d’achat mais à leur implication dans la communauté pour préserver nos ressources.

Avez-vous déjà essayé de ne rien acheter de neuf pendant une semaine, voire un mois ? La première journée peut sembler facile, mais la deuxième demande de dire NON à quelque chose. Le reste du mois, vous aurez à dire OUI à une autre vision qui implique de réfléchir à l’avenir des prochaines générations. Pour trouver des solutions à la surconsommation, il faut nous mettre dans une situation qui provoquerait la découverte de cet être que nous serions sans cette préoccupation de comparer quotidiennement notre degré de richesse ou… de pauvreté avec collègues et amis. Il est clair que d’arrêter ses achats non essentiels demande d’entretenir une vision à très long terme du bien commun. La terre, l’eau, les arbres ne sont pas un immense centre commercial dont les exploitants peuvent, à leur gré, se réserver l’utilisation à des fins lucratives parce qu’un marché d’acheteurs existe où parce qu’il y a une demande ponctuelle à l’autre bout du globe.

La surconsommation est un phénomène d’entrainement mondial difficilement réversible. Notre humanité devra obligatoirement se réorganiser psychologiquement en ayant un autre point d’ancrage que l’investissement dans cette machine mange-tout du libre marché déguisé en libre-service sauvage. L’illusion de vivre à l’intérieur d’une corne d’abondance planétaire ne pourra durer éternellement. Maintenant, il ne s’agit plus de savoir qui va payer la facture, mais bien qui veut appliquer les nouveaux principes de vie responsables et donner l’exemple dans son cercle d’amis.

Michel Delage

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